Le jour de l’ouverture, tout le monde souhaite être le premier au bord de l’eau et beaucoup vont se lever très très tôt samedi 11 mars. Pour ceux qui iront pêcher la truite fario sauvage, en Cévennes, rien ne sert d’arriver à l’aube. Les rivières cévenoles sont très froides en ce début de saison. Il est plutôt conseillé de pêcher aux heures les plus chaudes de la journée (11h-14h) pour avoir la majorité des poissons en activité.
Mais pour la truite arc-en-ciel (TAC), l’approche est totalement différente que pour la traque d’un poisson autochtone.
La truite arc-en-ciel est un poisson originaire d’Amérique du Nord et introduite dans les eaux françaises depuis de nombreuses décennies. Même si c’est l’espèce la plus introduite dans l’hexagone, finalement peu d’études ont été publiées sur son acclimatation et les interactions avec les autres espèces.
Lorsque l’on débute la pêche, ou que l’on pêche quelques jours par an, c’est bien souvent l’espèce qui va être recherchée par le pêcheur occasionnel. Certains la qualifient de « truites de bassine », mais il faut bien reconnaître, que c’est un poisson qui met le pêcheur rapidement en réussite. Beaucoup d’entre nous ont d’ailleurs commencé par faire leurs armes sur de la TAC.
Pour ceux qui arpenteront les rivières le jour de l’ouverture il faudra arriver relativement tôt, comme souvent avec les TAC, premier arrivé, premier servi ! La TAC du fait qu’elle soit très vorace, est une espèce qui est vite capturée par les pêcheurs. Comme elle est élevée en pisciculture et habituée à vivre en banc, elle va garder ce comportement, et malgré la place qu’elle peut trouver le long d’un cours d’eau, elle aime rester avec ses congénères. C’est pour cette raison, entre autres, qu’il faut arriver tôt au bord de l’eau pour se trouver sur le « hot spot » ou vont se tenir les truites.
Bien entendu, ceci n’est que théorie, puisqu’un pêcheur expérimenté arrivera à prendre des poissons qui ont déjà été piqués dans la matinée ; notamment avec la technique de la re-kiké.(Gestuelle particulière, utilisée en compétition)
Pour pêcher la TAC, rien ne sert de « finasser » sur des poissons tout juste déversés la veille de l’ouverture. Il vous faudra « provoquer » les poissons. Différentes techniques permettent de leurrer cette espèce :
La pêche au toc : c’est certainement la technique la plus rentable, à condition de mettre un peu d’animation dans la dérive de sa ligne. Le ver de terre et la teigne sont tout indiqués. Rien ne sert d’utiliser des hameçons trop fins et de petites tailles, au risque de décrocher. Sur les zones de calmes, on pourra escher ses teignes à la méthode dite « portefeuille » : la première teigne est enfilée sur sa totalité, de la tête au bas de la larve, alors qu’une seconde est épinglé de l’intérieur, juste sous la tête. Lorsque le pêcheur va tirer sur sa ligne, les teignes vont alors tourner sur elle-même (émerillon conseillé) et apporter un aguichage supplémentaire. Le panaché ver de terre enfilé et teigne épinglée fonctionne également bien. Pour la pêche en étang ou barrage, l’eschage se fera de la même manière, mais on privilégiera les bombettes qui permettent de balayer de grands volumes d’eau. Il existe également des « pâtes à truite » à base de farines de poissons qui fonctionnent assez bien, et puis si vous n’attrapez rien, vous aurez au moins l’odeur sur vos doigts…
La pêche au leurre : c’est la technique qui est la plus pratiquée par les jeunes générations. Facile de mise en œuvre au premier abord, il y a quand même des subtilités qu’il ne faut pas éluder.
Traditionnellement, la pêche des TAC à l’ouverture a ses afficionados de la cuiller tournante à point rouge. Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Déjà par ce que le lancer doit être précis, la taille et la couleur également. Beaucoup ont une préférence pour la classique Mepps aglia, pourtant les feuilles de saule dans le courant, les cuillers noires ou fluos sont également très prenantes. L’aréa fishing, démocratisé par les Japonais, a montré toutes les subtilités de cette technique avec des cuillers au look ravageur, des grammage d’à peine 1gr, des micro spinner, des LS de 1 pouce. Bref, il ne s’agit pas de jeter et de ramener bêtement une cuiller, il faut trouver le bon pattern qui les rendra « folles ». Les poissons nageurs, de type crank, les minow sont également des leurres qui déclenchent l’agressivité des TAC. D’un point de vue matériel il est par contre conseillé, d’être monté un peu fin. Non pas que les truites voient le fil, mais par ce qu’un 18% ou un 26% dans le moulinet ne permet pas la même aisance dans les lancers. Et puis une cuiller N°00 ne peut pas partir et nagera mal avec un nylon supérieur à 22%.
Rappel: La pêche au leurre est fermée en seconde catégorie jusqu’au 29 avril 2023. Seuls les secteurs en amont d’Anduze (Gardon) et et amont de Ganges (Hérault) restent ouverts toute l’année.
La pêche à la mouche : si elle est plutôt pratiquée lorsque les beaux jours sont là, avec la TAC, tout est possible ! Les moucheurs peuvent prendre les poissons en sèche, avec de gros sedge chevreuil, sans craindre de draguer, cela les rend plus attrayants. Mais c’est en nymphe à vue que le pêcheur aura le plus de réussite. Et puis voir une truite se déplacer pour venir happer votre bille or ou cuivre, a quand même une saveur particulière. Quand on sait le combat que procure une TAC par rapport à une Fario, il est souvent plus « fun » d’aller chercher ces poissons de début de saison, et d’attendre de meilleures conditions pour traquer la zébré. Vous avez aussi la possibilité d’aller chercher ces poissons au streamer. Bien souvent le streamer et autres bobies, sont connu des pêcheurs en réservoir, mais ils sont largement transposables à la rivière.
La Fédération de pêche reçoit un grand nombre d’appels et de messages durant la semaine précédant l’ouverture et la demande est souvent la même :
« où est-ce que vous lâchez les truites ? » Réponse : « nous ne connaissons pas les lieux de lâcher de truites, ce sont les AAPPMA qui décident de la date et du lieu des alevinages. Le mieux pour connaître les lieux exacts, c’est d’appeler le Président local. »
Voici cependant les principaux lieux d’alevinages qui sont majoritairement alimentés pour l’ouverture :
AAPPMA du Gardon Alèsien: étang d’Attuech, Lasalle //AAPPMA de Alès Pêche en Cévennes : la traversée de la ville //AAPPMA de Aramon: l’étang de Vallabrègues //AAPPMA de Beaucaire: étang Praden, //AAPPMA de Bellegarde: Lac du Moulins et Rieu //AAPPPMA de Bessèges: village de Besseges //AAPMMA Dourbie: lac du Bonheur à Camprieu(TRF) //AAPPMA de Gallargues le Montueux: Pont de Aubais ou lunel //AAPPMA de Goudargues: pont submersible aval village //AAPPMA de La Grand Combe: Gardon dans la traversée La Grand Combe //AAPPMA de Mialet : parcours réussite aval et amont du village(TRF) //AAPPMA de Nimes Métropole: la bastide, Moussac //AAPPMA Pont Saint Esprit: étang de Charpentier //AAPPMA Quissac: la traversée des village de Quissac et Sauve //AAPPMA de Remoulins: Pas d’alevinage truites //AAPPMA de Saint André de Valleborgne: le village, Saumane, Les Plantiers, L’estrechure(TRF) //AAPPMA de Saint Hippolyte du Fort: la tour, le lavoir, Janin //AAPPMA de Sommière: la traversée de la ville // AAPPMA de Sumène: la traversée du village //AAPPMA Uzès: la vallée de L’Eure //AAPPMA Valleraugue: aval du village(TRF) //AAPPMA du Vigan: Tessan, aval ville, Molières.
(TRF: Truite Fario)
Vous pouvez relire un de nos anciens article sur les lieux de pratique pour l’ouverture : Dix coins de pêche pour réussir son ouverture