Certains d’entre vous auront certainement constatés une couleur d’eau étrange sur le Gardon au niveau de Dions en début de semaine dernière. Pas de panique, il s’agit d’une opération de traçage des pertes des eaux du Gardon à Dions menée par le SMAGE des Gardons.
Pour les plus curieux voici plus d’informations (source SMAGE des Gardons) :
« Le SMAGE des Gardons porte une étude d’amélioration des connaissances des karsts : le karst hettangien entre La Grand Combe et Alès et le karst urgonien entre Ners et Remoulins. Des opérations de traçage par un colorant, entre Ners et Collias sont en cours jusqu’à l’automne 2017.
Dans le cadre de l’étude du karst urgonien sur le bassin versant des Gardons, deux opérations de traçage des pertes du Gardon (infiltration des eaux du cours d’eau dans le réseau souterrain) entre Ners et Collias sont programmées dans le courant de l’été 2017. Deux injections sont prévues : l’une dans les pertes de Dions a eu lieu ce lundi matin 26 juin 2017, la seconde dans les pertes de Boucoiran est prévue dans le courant de l’été.
La coloration au niveau de la zone d’infiltration est impressionnante mais ne devrait pas durer très longtemps en fonction de la vitesse d’infiltration dans les calcaires ; cette coloration des eaux du Gardon ne présente pas de toxicité.
Le passage du colorant est suivi sur plusieurs points en aval du site d’injection (Forage de Russan, Sources de la Baume, Grotte de Paques à Collias). Ce suivi permettra de préciser les passages préférentiels des eaux dans le karst, les vitesses de transfert et d’estimer les flux transitant.
L’étude du karst est un enjeu majeur vis-à-vis de la ressource en eau sur le bassin dans un contexte de tension estivale et de prévisions de changement climatique. Ces opérations de traçages sont complémentaires à d’autres actions : mesures de débit, analyses géochimiques, analyses structurale et géomorphologique du karst.
L’objectif de l’étude est de préciser le schéma de fonctionnement du karst afin d’avoir une meilleure connaissance des impacts des prélèvements sur le karst et les résurgences aval, sur le lien entre le débit du Gardon à l’amont et à l’aval du système et sur la réserve disponible que constitue ce réservoir.
Au niveau des résurgence, l’injection de colorant dans les pertes peut générer une légère coloration des eaux dans les Gorges du gardon. Les concentrations attendues aux points de suivi sont telles qu’en fonction de la profondeur d’eau, la coloration n’est pas forcément visible à l’œil nu. Le colorant utilisé sur les pertes de Dions est rouge, il est possible qu’une coloration rosée soit détectée dans le Gardon dans les Gorges. La coloration des pertes de Boucoiran sera réalisée environ 1 mois après celle de Dions avec un colorant vert fluorescent ; une éventuelle coloration des eaux du Gardon pourrait être visible entre la fin de l’été et le mois d’octobre.
Ces colorants sont fréquemment utilisés dans ce type d’opération et ne présentent pas de toxicité pour l’homme et l’environnement.
L’administration, les services de police de l’eau, les mairies, les gestionnaires et gendarmerie ont été prévenus de ces opérations de traçage. »