Le département du Gard a connu un hiver et un début de printemps en déficit hydrique, créant des niveaux d’eau particulièrement bas dans les nappes phréatiques et dans les cours d’eau. Tant bien, que le 20 avril certains bassins passaient déjà en situation de crise.
Bien que tardives, les pluies ont fini par arriver. Mais ont-elles eu un réel effet sur les niveaux d’eau ?
Sur les rivières gardoises, les réponses sont quelques peu différentes selon les bassins versants, mais la tendance est que les pluies ont permis de limiter que la situation ne se dégrade d’avantage.
- Sur le haut Gardon, les précipitations ont été les plus bénéfiques pour le Gardon d’Ales qui lui ont permis d’augmenter de 1.6 m3. Sur la partie aval du Gardon, les débits redescendent très rapidement après les orages mais cela a tout de même permis de faire gagner 2,1 m3 par rapport à début mai (soit une augmentation de 75%)
- Sur le bassin de la Cèze, ce sont les pluies de début juin qui ont permis d’augmenter les débits, avec une augmentation soudaine au niveau de Bagnols /Cèze (+20,5 m3 en 24h). De par les pluies sur le bassin versant, mais également grâce au barrage de Sénéchas qui a pu se recharger, la Cèze a vu ses niveaux d’eau bien monter, avec une évolution de +153 %
- Sur la Dourbie, alors que les débits ont augmenté de +61.5% sur la période 1er mai–21 juin, les débits sur la fin du mois et aujourd’hui continuent de diminuer (-0.53 m3/s en 8 jours).
- Les bassins de l’Hérault (Hérault amont, Vis et Arre) et du Vidourle sont restés relativement stable durant ces 2 dernier mois. Les précipitations sur ces bassin ont permis de maintenir les niveaux d’eau, avec une légère augmentation des débits de 0.16 m3
Les faibles débits et niveaux d’eau observés ont des répercussions sur la vie aquatique. Au-delà de la réduction des caches et lieux de vie disponible pour la macrofaune benthique et les poissons, ce sont des secteurs de reproduction qui ont été altérés. En effet, un triste record a été battu sur le Gardon, sur lequel aucune alose n’est venue se reproduire. Nous supposons un débit débit trop faible et donc peu attractif pour les aloses au niveau du Rhône qui n’ont donc pas choisi le Gardon comme voie de passage. Cependant, elles sont bien remontées par exemple sur la Cèze jusqu’à Chusclan.
Et sur les nappes phréatiques ?
La pluviométrie enregistrée n’a pas eu d’effet significatif sur les niveaux des nappes, qui tellement leur niveaux est faible, peinent à se recharger.
Au dernier comité de la ressource en eau de juin, les rivières de la Cèze, des Gardons d’Ales et d’Anduze et du Vidourle, en alerte renforcée voire crise, ont évolué au seuil d’alerte. Cependant, un abaissement de seuil de vigilance au-delà n’a pas put être décrété en raison des nappes phréatiques.