La Laitue d’eau: l’envahissante du contre-canal

La Laitue d’eau (Pistia stratiotes), appelée aussi salade d’eau, pistie ou parfois même chou aquatique, est une plante aquatique originaire d’Amérique du sud, qui a été largement introduite dans le reste du monde. Elle fait ainsi partie des Espèces Exotiques Envahissantes, soumise à une réglementation. Depuis 2005, la laitue d’eau est régulièrement observée sur le contre-canal du Rhône.

Reconnaître la laitue d’eau

Il s’agit d’une plante aquatique vivace, flottante librement à la surface de l’eau. On la reconnaît avec ses feuilles larges et duveteuses insérées en rosette.

Caractéristiques de la Laitue d’eau

 

Alors qu’elle possède de nombreux usages (phytorémédiation, engrais, herbicide …), elle cause également des nuisances sur l’environnement:

  • Créé des habitats favorables à la prolifération de vecteurs de maladies (moustiques par exemple),
  • Impacte les activités humaines de loisir (limite la circulation en bateau et la pêche),
  • Modifie les écoulements d’eau.

Sa présence dans le Gard

Avant 2012, cette espèce a été observée de manière ponctuelle et éphémère en France. Sa présence aléatoire s’expliquait par le caractère gélif de la plante : les peuplements observés quelquefois en fin d’été  semblaient disparaître avec l’hiver et dépendre de réintroductions régulières (espèce utilisée en aquariums et en bassins extérieurs).

Seulement, depuis 2012, la laitue d’eau a été observée de manière régulière, notamment sur le contrat canal du Rhône au niveau d’Aramon.  Alors que le contre canal était régulièrement envahi par la jussie et le myriophylle du Brésil, des pêcheurs ont observé des boutures de laitue d’eau descendre le courant et s’amasser dans les zones calmes, notamment en amont des siphons.

Elle est observée ensuite de manière plus éparse le long du Rhône.

 

Laitue d'eau sur le contre canal

Envahissement du contre-canal par la Laitue d’eau © FDPPMA30

Une étude en cours…

Après celle de 2019, la Fédération se lance cette année dans une étude physico-chimique du contre canal du Rhône au niveau d’Aramon. En effet, sa présence engendrerait également une anoxie du milieu accompagnée d’une réduction de l’intensité lumineuse et d’un envasement avec une forte sédimentation de matière organique. L’étude consiste à la réalisation de relevés de pH, de conductivité, d’oxygénation et de température, en surface et en profondeur sur différents points au niveau d’Aramon. Ces mesures seront donc faites tout au long de l’été 2023, afin de connaitre leurs variations en fonction de l’avancée du développement de la laitue d’eau.

Des plongées complèteront ce suivi afin de réaliser un inventaire qualitatif de la faune piscicole. Cette étude a donc pour but de mieux comprendre les enjeux liés à la présence de la laitue d’eau (Pistia stratiotes) sur les espèces piscicoles et l’environnement du contre canal.