La carpe est l’un des poissons d’eau douce les plus présents sur nos eaux, que ce soit sur les parties aval des rivières ou sur les lacs. Un poisson qui peut atteindre des dimensions impressionnantes, puisque certains sujets dépassent les 30 kilos pour approcher le mètre de longueur. Tout ceci explique sans doute le réel intérêt des pêcheurs pour rechercher ce poisson… Il s’agit presque d’un monde à part dans l’univers de la pêche de loisir, avec ses techniques spécifiques, son matériel adapté, ses propres appâts et méthodes d’amorçage.
Sachant que le Gard s’est taillé une belle réputation depuis quelques dizaines d’années auprès des carpistes français (voire étrangers), voici un article consacré à ce poisson si spécial, aux principales techniques utilisées pour le rencontrer, et aux meilleurs spots de pêche que nous pouvons prospecter sur le département.
La carpe, un poisson si spécial
La carpe fait partie de la famille des cyprinidés, et est originaire d’Asie centrale. Le poisson est toutefois présent en France depuis des centaines d’années, et bien implanté dans de nombreux pays d’Europe. La carpe peut vivre une vingtaine d’années à l’état sauvage, parfois beaucoup plus longtemps en captivité. Poisson massif, sa croissance peut être rapide si le milieu le permet : les pêcheurs croisent fréquemment des sujets de plus de 20 kilos. Pour les records de capture, les carpes dépassent le mètre pour un poids avoisinant les 40 kilos. Les carpes les plus répandues dans nos contrées sont les carpes communes, les carpes miroirs, les carpes cuir ou les carpes koï.
C’est un poisson qui apprécie les eaux lentes (voire stagnantes) des parties aval de nos cours d’eau, des étangs ou des canaux. La carpe peut vivre dans des eaux peu oxygénées et affectionne les fonds vaseux ou sableux. Son régime alimentaire est assez diversifié : omnivore, la carpe se nourrit souvent au fond de l’eau, à la recherche de larves aquatiques, de végétaux, de vers, de petits crustacés…
Les principales techniques de pêche
Pour le profane qui souhaite se lancer, réaliser ses premiers montages et rencontrer ses premières carpes, il est parfois difficile de faire le tri parmi l’abondante littérature disponible sur le net (forums, articles spécifiques) ou la presse halieutique consacrée à ce poisson… Voici une revue du matériel souvent utilisé par les passionnés et des techniques les plus simples mises en œuvre au bord de l’eau.
Un matériel spécifique
Les sessions de pêche pouvant durer plusieurs jours sur un même spot, des équipements adaptés sont à disposition des pêcheurs pour le campement, par exemple le bed chair et le biwy (tente de protection). Le tapis de réception permet de prendre soin du poisson, puisque l’énorme majorité des prises repart à l’eau. La plupart des carpistes utilisent un repose cannes : c’est souvent un rod pod qui permet de disposer ses cannes en batterie, avec le buzz-bar qui peut être équipé d’un détecteur de touches.
Le choix des cannes dépend bien sûr du type de pêche pratiqué, des conditions rencontrées au bord de l’eau et du budget que l’on peut y consacrer ! Pour la pêche en batterie traditionnelle, un bon compromis passe-partout ou pour un premier achat peut être des cannes entre 12 et 13 pieds (3.60 et 3.90 m), avec une action semi-parabolique, pour des puissances de 2 à 4 livres en fonction du lieu de pêche et de la technique spécifique utilisée.
L’amorçage est souvent un élément déterminant pour la partie de pêche : un article dédié à ce seul sujet ne suffirait pas pour résumer les différentes recettes ou techniques mises au point en la matière ! Dans tous les cas, il est important avant de se lancer dans cette opération de bien repérer les lieux, afin de cibler au mieux la zone visée : une phase préliminaire de sondage n’est pas toujours superflue et permet d’en savoir plus sur le substrat des spots. Un amorçage peut se faire plusieurs jours avant la sortie, juste avant la session, après une capture ou au moment de relancer ses lignes. Des outils adaptés aux amorces permettent de gagner en efficacité : le cobra, la fronde, la pelle à graines, les PVA, le bait rocket, le feeder… à choisir en fonction du type d’appâts et de la distance de lancer. Avant de choisir son outil, il faut bien évidemment définir la composition de son amorce, et là aussi la liste peut être longue : pellets, graines (blé, maïs, noix tigrée par exemple), farines, appâts naturels (asticots, vers de terre), Frolic, bouillettes… Pour ces dernières, un vaste choix est proposé par les marques spécialisées, mais les recettes artisanales sont également nombreuses : les pêcheurs savent faire preuve d’inventivité !
Sans ouvrir le débat lié à la quantité d’amorçage, il faut garder en mémoire qu’un amorçage ciblé, réfléchi et modéré peut rester très efficace selon les conditions. A savoir également, sur certains secteurs, la pêche de la carpe de nuit ne peut se pratiquer qu’en utilisant des appâts et amorces d’origine végétale (bouillettes, graines, farines) : c’est le cas pour les parcours « carpe de nuit » dans le Gard (Cf. lien plus bas dans cet article).
Pour les bas de ligne, la complexité des montages mis au point par les carpistes semble sans fin. Certains pratiquants pensent plutôt que simplicité = efficacité, en ce sens le montage cheveu reste un classique, idéal pour débuter. La plupart du temps, un hameçon bien piquant qui ne s’ouvre pas, une tresse bien résistante aux frottements, un nœud sans nœud et un émerillon baril sont les principaux ingrédients des montages simples. Vient ensuite le temps de perfectionner et moderniser ses montages, pour améliorer la présentation des appâts et s’adapter aux conditions de pêche : on peut alors s’inspirer du 360, de l’hélicoptère, du D-rig, du triple cheveu, du chod rig, réfléchir à la longueur du bas de ligne et à sa rigidité, …
La pêche à roder, (aussi appelée « stalking », traque en français) est une technique à part, qui demande une approche et un matériel spécifiques. L’objectif est d’aller à la rencontre du poisson avec un minimum de matériel (par exemple un tapis de réception, une épuisette, un sac à dos pour le petit matériel, un seau pour amorcer modérément les spots prometteurs rencontrés). Les cannes de 9 à 10 pieds sont plus adaptées à cette pêche itinérante qui demande une bonne connaissance et une observation minutieuse des lieux de pêche pour bien identifier l’activité des poissons. La discrétion sera ici l’un des principaux atouts du pêcheur.
La pêche au feeder rencontre de plus en plus d’adeptes et, contrairement aux idées reçues, peut se révéler particulièrement technique et dynamique. Le feeder (mangeoire en français, ou amorçoir) est un accessoire qui permet de disposer appâts et amorces directement sur le coup et à proximité de l’hameçon. Il existe différentes sortes de feeders à utiliser en fonction des conditions de pêche ou du type d’amorce : ouverts (le plus connu étant le feeder cage) ou fermés (par exemple utilisés avec des esches pures). Là aussi, le pêcheur passionné par la pêche au feeder pourra adapter son matériel à cette pratique, explorer des variantes et perfectionner ses montages.
Speedfishing, pêche de bordure, pêche au coup ou à la mouche… les possibilités pour rencontrer des carpes semblent quasi infinies : chaque pêcheur pourra s’orienter vers la pratique qui lui convient le mieux.
La carpe dans le Gard
Notre département fait le bonheur de nombreux carpistes, avec de belles populations de poissons qui s’épanouissent aux 4 coins du Gard. On pourra par exemple se diriger vers le Pont de Ners, où il est difficile de faire capot… Des poisons d’un poids moyen de 6-8 kilos actifs toute l’année. Il se fait aussi des gros poissons sur le Gardon : en cette période hivernale, les recettes carnées sont souvent les plus efficaces. 6-8 bouillettes par ligne suffisent, pour des pêches assez rapides.
Le Rhône reste une valeur sûre, par exemple sur les parcours de nuit : malgré la présence de nombreux silures, les carpes sont bien présentes et il n’est pas rare de tomber sur un joli sujet. Avant de se mêler aux eaux du Rhône, l’Ardèche sillonne le nord de notre département. Retrouvez sur cet article de la Fédération des conseils pour une pêche rapide sur la rivière Ardèche.
Sur le Vidourle du côté de Sommières et sur les parties aval, des carpes puissantes attendent les pêcheurs. Ne pas verser dans l’excès pour l’amorçage : des amorces à base de sang séché permettent une bonne diffusion olfactive et un travail rapide durant l’hiver. Privilégiez un amorçage à base de farine permet de faire rentrer « la blanchaille » et donc d’attirer les carpes sur le coup.
La pêche peut aussi se pratiquer en plans d’eau : les étangs de Vergèze disposent toujours d’une solide réputation, avec la présence de poissons dépassant les 20 kilos. Le barrage de la Rouvière abrite également une excellente densité de carpes.
La liste des parcours carpe de nuit proposés dans le Gard est à retrouver sur cette page de la Fédération de pêche du Gard.