Origines et comportement du poisson
Le black-bass (aussi appelé achigan) est un poisson originaire d’Amérique du Nord, qui a été implanté en Europe à la fin du 19ème siècle. Il existe en réalité 2 types de black-bass, le smallmouth bass (achigan à petite bouche – Micropterus dolomieu) et le largemouth bass (achigan à grande bouche – Micropterus salmoïdes). C’est uniquement ce dernier qui est présent dans les eaux françaises, mais aussi dans de nombreux pays d’Europe, en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie…
Doté d’une énorme gueule apte à satisfaire sa voracité et d’une mâchoire inférieure proéminente, le bass est de couleur verte à noire sur les flancs et le dos, une bande de marbrure noire parcourt ses flancs, son ventre est blanc à jaune pâle. La taille moyenne de ce poisson oscille entre 25 et 40 cm dans nos eaux, mais il est possible de rencontrer des individus de plus de 60 cm avoisinant les 4kg.
Les blacks se reproduisent généralement entre avril et juin, période pendant laquelle le poisson est très agressif et a tendance à attaquer tout intrus qui s’approche trop près de sa progéniture. Il est donc fortement recommandé de ne pas le pêcher à ce moment-là, ce qui explique la période d’ouverture spécifique adoptée dans le Gard.
Les bass s’épanouissent dans des eaux plutôt calmes et lentes, comme dans les étangs, les lacs de barrage, et les parties aval de nos cours d’eau. On retrouve souvent ces poissons autour d’obstacles, par exemple à proximité des bois morts et des herbiers, sous les nénuphars, … Les poissons de taille moyenne peuvent avoir tendance à vivre en bancs, alors que les gros spécimens plus âgés seront plutôt observés seuls.
Son régime alimentaire est très diversifié, puisqu’il peut se nourrir de petits poissons, d’écrevisses, de grenouilles, mais aussi de vers de terre, d’insectes terrestres, de larves… Un véritable prédateur opportuniste sachant profiter de toutes les occasions !!
Quelles techniques de pêche pour le black-bass
Le black-bass est un poisson très recherché aux Etats Unis et au Japon par exemple : de nombreuses compétitions lui sont dédiées, le développement économique autour de cette pêche y est important… Nous en sommes encore loin en France, pourtant ici aussi le bass est réputé pour son agressivité et sa combativité, ce qui rend sa pêche très attractive. Le poisson est aussi reconnu pour sa méfiance, son côté lunatique et imprévisible : un jour les bass se jetteront sur tous les leurres ou appâts qui passent à leur portée, le lendemain il sera impossible d’obtenir la moindre réaction de sa part…
C’est le plus souvent aux leurres qu’on essayera de rencontrer les blacks, et les possibilités sont variées : poissons nageurs ou leurres souples, pêche en drop shot ou en weightless …
La pêche aux leurres souples
Des valeurs sures existent par exemple pour les leurres souples :
Commençons par les inévitables : les worms. Ces leurres souples de forme allongée imitant des vers de terre sont de véritables aimants à bass, efficaces même sur certains poissons éduqués. La diversité des montages à envisager pour armer ces worms permettra de faire face aux différentes situations de pêche. Ils peuvent être montés sur des hameçons texans pour éviter les risques d’accroche en prospectant bois morts et autres postes encombrés, sur des têtes plombées classiques, ou au contraire en weightless (sans plomb). Le montage « wacky » est aussi très populaire pour les worms : il s’agit de piquer un hameçon simple au centre du lombric en plastique. Une technique « finesse » rudimentaire, qui a l’avantage de présenter le leurre de façon assez naturelle pour les pêches à vue. Parmi les worms les plus utilisés, impossible de ne pas citer l’incontournable Senko de Gary Yamamoto.
Parmi les leurres incontournables pour s’attaquer aux black-bass, il y a également les écrevisses. Des leurres souples efficaces sur perches, brochets, carpes… mais dont les bass sont aussi très friands. Sur des secteurs où la pression de pêche est importante, les craws peuvent faire la différence. On armera ces écrevisses par la queue, les petites tirées faisant ainsi évoluer l’imitation en marche arrière, souvent avec les pinces vibrantes et remontantes lors des poses. Les écrevisses sont aussi redoutables en trailer sur des chatterbaits ou autres rubbers jigs.
De nombreuses autres imitations sont également disponibles : grenouilles (frog), lézards, shads ou autre grubs, le tout dans une multitude de coloris.
Autant de techniques à essayer, à affiner et à personnaliser, pour être efficace le jour J lorsque le bass ne se décide à attaquer qu’un type de leurre, sur des animations précises.
La pêche aux poissons nageurs
Pêcher le black bass en surface est ludique et terriblement addictif. Les attaques violentes et soudaines font vite monter le palpitant, les chandelles des poissons contrariés ajoutent à l’excitation des combats et des captures.
De nombreuses possibilités existent pour taquiner le bass en top water. Par exemple au stickbait ou au popper, des leurres efficaces sur ce type de poisson.
Sur des milieux encombrés par les herbiers et les nénuphars, les frogs peuvent entrer en action. Ces imitations de grenouille souvent armées de 2 hameçons simples dans le corps souple du leurre sont très imitatives et se faufilent bien dans la végétation. Ce sont des proies de choix pour les populations de poissons en embuscade sous ce couvert végétal.
Autre technique efficace sur le bass en surface : la pêche en buzzing. Une pratique aussi utilisée sur le seabass en eau salée, qui consiste à armer son leurre souple d’un montage texan, afin de le faire évoluer en surface, canne haute. Le choix du leurre est ici primordial, et les shads permettant d’accueillir un montage texan sont tout indiqués : leur paddle qui frétille à la surface de l’eau lors de leur récupération est parfois irrésistible aux yeux de nos chers largemouth bass.
On pourra également prospecter les zones inférieures des couches d’eau lorsque les poissons semblent moins actifs en mettant en action des jerkbaits, cranckbaits, lipless sans oublier les spinnerbaits.
La pêche à la mouche
Autre alternative : pêcher le black-bass à la mouche. On pourra s’équiper de cannes entre 9 et 10 pieds, pour des soies variant entre 6 et 8, selon les conditions météo, les mouches et techniques de pêche, la topographie du plan d’eau ou de la rivière convoités… Les pêches de surface sont tout aussi addictives au fouet qu’aux leurres, les montées d’adrénalines peuvent être aussi violentes !! Dans ce cas, les bass bugs, poppers, muddlers seront nos meilleurs alliés… Même des pêches plus fines en début de saison ou lors des fortes chaleurs peuvent se montrer efficaces, en misant sur des imitations d’insectes : des ensembles destinés à rechercher la truite sont alors suffisants, avec des soies de 4 ou 5.
Pour prospecter les couches d’eau inférieures lorsque les poissons sont moins actifs en surface, il sera plutôt conseillé de recourir à des soies intermédiaires ou plongeantes. Il ne faut pas hésiter par exemple à sortir de grosses imitations d’écrevisses, et à les animer sur les bordures ou près des obstacles. La plupart des « streamers plus classiques » pour la traque du carnassier feront très bien l’affaire. On pourra aussi équiper ses mouches de système anti-herbe pour prospecter herbiers et autres plantes aquatiques où se cachent nos compagnons de jeu. Et attention aux surprises : il n’est pas interdit de croiser maître Esox en pensant débusquer nos amis blacks !
Le choix du matériel
Pour le matériel, un choix quasi infini s’offre aux passionnés : impossible de lister toutes les possibilités, chaque pêcheur aura son combo fétiche. Mais un ensemble spinning d’une puissance de 5-21g et d’un peu plus de 2 mètres peut sembler un bon compromis pour débuter. Garnir son moulin d’une tresse (entre 10 et 15 centièmes – ou en nylon de 25/100), un bas de ligne en fluoro entre 20 et 35 centièmes (en fonction des poissons recherchés ou selon l’encombrement des fonds), devraient permettre de parer à la plupart des situations. Les adeptes favoriseront l’utilisation de canne casting, permettant notamment des lancés très précis et un posé du leurre en douceur. Sachant que les inconditionnels disposent de plusieurs cannes pour s’adapter aux conditions ou aux types de leurres utilisés…
Où pêcher le black dans le Gard
Le Gard est reconnu depuis une trentaine d’années pour ses populations de bass, en particulier grâce à une implantation réussie sur le Vidourle : un fleuve réputé pour la richesse de sa population piscicole, qui abrite donc aussi des blacks en bonne densité, avec de très beaux spécimens à croiser.
D’intéressantes populations de black-bass sont aussi à rencontrer sur le Gardon, entre Remoulins et sa confluence avec le Rhône.
C’est également en plans d’eau que les passionnés pourront trouver leur bonheur, par exemple sur les étangs de Vergèze, les lacs de Coste Rouge, la Valliguière, ou les canaux et roubines en Camargue gardoise.