Cette technique pratiquée depuis plus d’une décennie par nos voisins espagnols, passionne de plus en plus de pêcheurs. Elle a conservé les codes de la pêche à la carpe en y apportant une touche assez musclée.

Qu’est ce que le pellet ? A l’origine, le pellet a été conçu pour l’alimentation des poissons d’élevages, que ce soit en eau douce ou en mer (truite, carpes, saumon, loup, maigre, daurade…). Le pellet se compose de farines végétales et animales, de tourteaux et d’huile de poisson.  C’est donc un aliment très riche et protéique.

La pêche du silure aux pellets, à la différence de celle pratiquée en bateau, demande une préparation plus importante. Le pêcheur devra dans un premier temps repérer sa zone et bien sonder pour trouver les points de cassures et les obstacles qui pourraient gêner le combat. Il faut connaître un minimum son secteur pour être sûr que l’espèce est bien présente.  La deuxième chose qui change des techniques traditionnelles, est l’amorçage préalable.  Le pêcheur devra procéder à un amorçage au moins la veille de la partie de pêche. Cet amorçage doit se composer de pellets de différentes tailles, de frolic et de graines ou de farines. L’amorçage doit être précis, de manière à fixer le poisson sur une zone restreinte. Durant la journée le pêcheur devra amorcer régulièrement, car les moustaches ont bon appétit.

Mélange pour amorçage 

Généralement, ce sont les plus gros pellets qui seront consommés en premier. Les plus petits auront pour incidence de maintenir les glanes sur le poste, qui n’auront pour solution que de fouiller le fond à leur recherche. Le montage devra être esché d’un gros pellet auquel j’aime y ajouter une bouillette flottante de manière à décoller l’appat et le rendre plus simple à saisir par le silure.

Au niveau du matériel, on utilisera des cannes de 2.50 m à 3 mètres ayant une puissance de 120 à 250gr. Un moulinet de 4000 à 8000 en fonction de la marque. Pour le remplissage, c’est tresse obligatoire (entre 30 à 45%). Un BDL* de 70 à 110% est conseillé pour éviter les casses. Pour ce qui est de l’hameçon et contrairement à ce qu’on peut lire dans la presse spécialisée, je vous conseil des hameçons relativement petits : du  N° 4 au 0/1 et fort de fer !

Les cannes sont généralement placées sur un rod pod. Le pêcheur devra se tenir proche d’elles, tant les touches peuvent être discrètes.

Cette technique qu’affectionnent les espagnols, notamment sur l’Ebro, est utilisée en période estivale lorsque les températures d’eaux sont supérieures à 20°C. L’effluve dégagé par les granulés y est plus important, et les pellets peuvent être dissous en quelques heures. En cette période hivernale le temps de décomposition des granulés est assez longue, mais lorsque les huiles contenues se sont libérées dans l’eau, les poissons sont assez vite présents sur la zone.

Cette technique de pêche des silures à quand même un coût élevé du fait du prix des pellets et du frolic. Vous pouvez toujours y apporter un mélange de croquettes bon marché, les silures jusqu’à présent, ne sont pas trop regardant sur la marque…

Joli doublé pour Christophe ANDRE sur le Rhône à Aramon.

*BDL: Bas De Ligne