L’Alose Feinte, un poisson de sport :

L’Alose Feinte est un poisson migrateur qui a la particularité de vivre en mer et de remonter en rivière pour s’y reproduire. Les pêcheurs de mer le savent, les poissons marins sont souvent plus puissants que les poissons d’eau douce, d’où l’engouement pour ce poisson ultra combatif. C’est à partir du mois d’avril que commencent les premières remontées d’Aloses avec un pic autour de mi-mai en fonction des secteurs prospectés. Mais pour le moment les poissons ne sont pas encore arrivés, du fait d’un début de printemps peu clément. C’est la température qui va déclencher la migration des poissons en vue de leur reproduction. Et nous ne pouvons pas dire que les eaux se soient encore bien réchauffées, l’air non plus d’ailleurs…

La pêche de l’alose vient tout juste de débuter depuis le 1er avril dans le Gard. Jusqu’au 29 avril 2022, la pêche aux leurres est autorisée uniquement avec la cuiller spécifique pour la pêche à l’alose ainsi qu’au streamer. Vous pouvez aller pêcher sur les lieux suivants jusqu’à l’ouverture des carnassiers :

Le Premier secteur « de Vallabrègue »(commune de Beaucaire) : sur le Rhône  en aval de la réserve du barrage usine de Beaucaire (appelé barrage de Vallabrègues) et sur 1000 mètres jusqu’ à la rampe de mise à l’ eau de la CNR en rive gauche uniquement.  Vous pouvez pêcher également sur le contre canal situé en rive gauche depuis le passage souterrain de la Départementale (limite aval) jusqu’ au premier seuil (limite amont), soit 250 mètres. Pour la partie Rhône, c’est la que vous rencontrerez le plus de pêcheurs. Le fort courant généré par le barrage promets des combats musclés. Pour la petite partie située sur le canal, à part l’envie de « scorer » il n’y a franchement que peu d’intérêt, tellement l’endroit est étroit et le poisson y est bloqué sous la chaussée. (Rappel : le poisson n’est pas comestible sur cette partie du Rhône)

Le deuxième secteur (commune de Comps) : sur le Gardon en aval du seuil de Comps jusqu’ au pont routier, soit 1000 mètres sur les deux rives. C’est un secteur très intéressant à prospecter, car il est large. Attention toutefois aux grosses « moustaches » qui pourraient vite vider votre moulinet (silure). Le poisson est comestible sur ce secteur, même s’il ne l’est pas 500 mètres plus en aval…

Le troisième secteur (commune de Pont St Esprit) : sur le Rhône depuis la confluence de l’Ardèche avec le Rhône jusqu’ au pont vieux, soit 700 mètres uniquement rive droite (coté Pont St Esprit). Secteur très intéressant notamment à partir du mois de mai, car bien plus en amont que les deux précédents. Le poisson n’est également pas comestible sur cette partie du Rhône.

A partir du 30 avril, date d’ouverture de la pêche aux leurres en seconde catégorie, il sera donc possible de pêcher d’autres secteurs, avec des techniques de pêche plus diversifiées. Par exemple pour aller pêcher sur le Vidourle, et prospecter les seuils de Saint-Laurent-d’Aigouze, de Marsillargues et même d’Aubais. Le seuil de Bonicoli sur le Gardon est également un excellent spot pour pêcher l’alose….

Les techniques

La pêche à la mouche est une des techniques les plus ludiques. Oubliez les fouets pour la truite qui ne seront pas assez puissants pour contrer les rush de ce poisson de mer. Optez pour un fouet de 9 à 10 pieds, avec des puissances permettant de pêcher en soie de 7-8.  La pêche se fait généralement face au courant vers l’avale, et on utilisera des grosses nymphes, des noyées et le plus souvent des petits streamers type « gaine de téléphone ». Inutile de choisir un montage trop fin qui risquerait de faire durer le combat. Un minimum de 25/100 en pointe devrait pouvoir venir à bout des plus gros sujets.

Pour la pêche aux leurres, on balayera les mêmes postes, avec la possibilité d’aller chercher des poissons plus loin qu’au fouet. Pour les leurres c’est sans nul doute la cuillère « alose » qui est la plus prenante mais certains aiment la pêcher au leurres souples. Les jigs et cuillers ondulantes sont également à avoir dans ses boites. Généralement on pêchera l’aval des seuils, mais l’amont peut également être très bon une fois les poissons ayant franchi les passes à poissons.

Entre éthique et plaisir de pêche. Il faut bien garder à l’esprit que nous allons pêcher une espèce qui est en passe d’aller se reproduire. Le parcours de l’Alose n’est pas de tout repos. Lors de leur migration, les poissons ont parcouru des dizaines de kilomètres, évité les filets tendus tout le long de leur remontée par les professionnels. Pour celles qui sont arrivées en rivière ou en fleuve, elles devront trouver de bonnes conditions pour continuer de progresser jusqu’à une zone favorable à leur reproduction. Durant ce périple elles vont rencontrer beaucoup de barrages. C’est sur ces lieux qu’elles sont le plus vulnérables. D’abord par ce que certains seuils ne sont pas équipés de passes à poissons, que les niveaux d’eau peuvent être insuffisants et par ce que les supers prédateurs les attendent sur site. Il y a les silures qui ont compris tout l’intérêt de cette manne alimentaire, peu avant leur reproduction (repro du silure mai-juin) ; et puis nous, pêcheurs sportifs, passionnés, là pour satisfaire notre plaisir…Vous me direz, quel est l’impact de la pêche de loisirs à coté des tonnes d’Aloses capturées au filet pour en faire de la pâtée pour animaux ? Une goutte d’eau dans le fleuve… A l’heure ou nous pêcheurs, sommes attaqués par des associations animalistes, il est important de garder une certaine éthique de notre pratique. Même si la consommation d’Alose, notamment dans le Gard Rhodanien, est de tradition, sachons remettre nos prises à l’eau le plus souvent possible.

L’Alose Feinte est un poisson fragile, qui stresse beaucoup une fois sortie de l’eau. Évitez de faire durer les combats, et de manipuler les poissons hors de l’eau. La pêche avec un hameçon simple sans ardillon permet également de limiter les blessures sur les poissons. L’utilisation d’une épuisette est fortement recommander si on veut remettre nos prises dans les meilleurs conditions.