L’évolution du réseau de suivi thermique

L’importance de la température

La majorité des organismes aquatiques sont ectothermes (i.e. à sang froid) et la température est un facteur primordial influençant leur physiologie, comportement et biogéographie. La température affecte également l’oxygène dissous dans l’eau, un paramètre essentiel à la vie aquatique. En effet, la saturation ou solubilité maximale de l’oxygène dans l’eau est supérieure dans les eaux douces et froides.

Le changement climatique affecte les écosystèmes aquatiques par l’élévation de la température et le changement de régime hydrologique. Ces changements ont un effet sur la distribution et la phénologie des espèces ainsi que sur la productivité des milieux aquatiques.

Certaines espèces sont plus ou moins sensibles aux températures suivant leur cycle de développement. Les carpes (Cyprinus carpio) par exemple sont relativement tolérantes aux températures élevées et aux faibles taux d’oxygène dissous dans l’eau. À l’opposé, la truite fario (Salmo trutta) est considérée comme une espèce sténotherme d’eau froide, nécessitant un taux d’oxygène dissous élevé, car très exigeante vis-à-vis de ce facteur.

Exemple d’analyse thermique sur l’émergence d’une maladie thermosensible

Mise en place d’un réseau de suivi en temps réel

Depuis plusieurs années maintenant, la Fédération a mis en place un réseau de suivi des températures des rivières à échelle départementale, permettant d’appréhender l’évolution du réchauffement climatique dans les rivières du Gard et aussi l’impact de la température sur des espèces piscicoles qualifié de « repère » ou « menacée ».

Aujourd’hui, la Fédération souhaite transformer ce suivi en un réseau de suivi en temps réel. Dans le cadre d’une étude globale par grandes unités géographiques, ce réseau de suivi thermique contribuera à la connaissance de l’état fonctionnel des milieux aquatiques en vue de les protéger.

Le choix des emplacements de suivi a été réalisé en concertation avec les EPTB, l’association de poisson migrateur (MRM), et l’OFB. Le but étant d’avoir un maximum de données sur le maximum de cours d’eau. Ainsi, 40 de ces nouvelles sondes vont être déployées.

Localisation des stations de suivi des températures

Les nouvelles sondes qui seront installées permettent un accès aux données en temps réel et présentent plusieurs avantages.

Les avantages

  • Fonctionnalité de la sonde en temps réel, pas de perte de données
  • Stockage de la donnée via un serveur (prestataire SQUAMA)
  • Energie fournie par un petit panneau solaire, plus besoin de changer les piles
  • Gains de temps : plus besoin de se déplacer sur place pour récupérer les données
  • Donnée disponible en temps réel sur un logiciel : permet d’être opérationnel pour les comités de la ressource en eau, qui demande une réactivité des acteurs de l’eau sur l’impact des sécheresses sur les bassins versants
  • Mise en forme automatique des données : cette mise en forme a été travaillé avec le prestataire pour correspondre à notre demande et simplifier la lecture des analyses

 

Exemple d’installation des capteurs thermiques

Les capteurs utilisés

La sonde utilisée est une sonde de l’entreprise SQUAMA.
Son capteur de température est précis à +-0.1°C, et est également équipée d’un capteur de niveau d’eau ce qui permet d’identifier les périodes de mise hors d’eau du capteur. Des alertes peuvent être établies en cas de mise hors d’eau ou lorsqu’un seuil de température prédéfini est dépassé. Il est possible de définir 4 seuils de température différents adaptés au cours d’eau sur lequel la sonde est installée.

Capteurs SQUAMA