La Fédération de pêche du Gard poursuit ses travaux scientifiques liés aux mesures des températures des cours d’eau du département. Dans ce contexte global de réchauffement climatique, il est plus que jamais nécessaire de mieux comprendre le fonctionnement de nos écosystèmes aquatiques, afin de protéger nos ressources naturelles le plus efficacement possible.
Un contexte lié au réchauffement climatique de plus en plus inquiétant
Les conséquences du réchauffement climatique se font de plus en plus ressentir dans nos régions. L’année 2019 a vu nos ruisseaux et nos rivières souffrir d’une des pires sécheresses de ces 20 dernières années. Les prévisions des scientifiques ne sont pas optimistes sur le sujet, cette situation ne devrait pas s’améliorer ces prochaines années. Les milieux aquatiques vont donc continuer de souffrir, avec des périodes de sécheresse qui deviennent de plus en plus fréquentes. Il est de la responsabilité de la Fédération et des AAPPMA d’anticiper ces phénomènes et d’adapter leurs actions afin que les pêcheurs trouvent toujours autant de plaisir à venir exercer leur passion sur les berges des cours d’eau de notre département.
Parmi les mesures mises en œuvre, la Fédération a ainsi choisi de renforcer ses études visant à mieux comprendre le fonctionnement des milieux aquatiques, notamment avec la poursuite de l’opération thermie. L’objectif est de mesurer l’évolution de la température de l’eau de nos ruisseaux et rivières, des pêches électriques venant en complément apporter des informations sur l’évolution des peuplements piscicoles. Le contrôle des plantes et espèces invasives fait également partie des axes de travail prioritaires de la Fédération, sachant que le développement de ces espèces peut être en lien avec la température des cours d’eau.
Un réseau de sondes en place depuis 2010
Dans le cadre de la mission de gestion des milieux aquatiques, la Fédération a donc déployé sur le territoire un réseau de sondes thermiques. L’objectif est de réaliser un suivi départemental de l’évolution des températures des cours d’eau, et ainsi de pouvoir disposer d’un diagnostic thermique des différents cours d’eau du territoire. Les travaux cherchent également à évaluer les potentialités piscicoles et les conséquences biologiques potentielles pour la truite commune et le brochet. Il s’agit en effet des 2 espèces repères pour la réalisation de ces travaux.
Ce sont ainsi près d’une trentaine de sondes qui sont disséminées sur le territoire : leur emplacement a été décidé en concertation avec les services de l’Agence Française de Biodiversité.
Le relevé des sondes installées sur le département va débuter lors de ce mois de mars. Des données pourront ainsi être prochainement collectées sur les températures qu’ont connu les cours d’eau lors de cette période hivernale.
Quelques rappels sur le rapport entre températures de l’eau et le développement des poissons
Les espèces de poissons sont plus ou moins sensibles aux évolutions de températures suivant leurs cycles de développement. Les carpes tolèrent par exemple mieux des températures élevées et de faibles taux d’oxygène dissous dans l’eau. La truite fario, au contraire, a besoin d’un taux d’oxygène dissous élevé. Pour la truite, la température de l’eau est aussi un facteur déterminant son bon développement, voire sa survie dans le milieu. On considère en effet que la température optimale pour la truite adulte se situe entre 7 et 18°C ; au-delà de 25°C, la température devient critique pour la survie de cette espèce. En hiver, les températures favorables à la reproduction de la truite fario se situent entre 3 et 10°C.
Des études se sont également intéressées au brochet. Pour cette espèce, la reproduction a lieu de façon optimale entre 8 et 15°C. Au stade adulte, la température optimale pour le brochet est comprise entre 10 et 24°C. On considère que 31°C est la température maximale supportée par les brochets.
Ceci explique en partie l’importance des travaux menés via cette opération thermie par les services techniques de la Fédération. Des publications continueront d’informer les pêcheurs sur les résultats de ces études, au fur et à mesure que les données auront pu être traitées et analysées.