La pêche à la bolognaise, rappelons le, n’a rien à voir avec cette spécialité culinaire Italienne… Une fois ce premier point éclairci, nous pouvons enfin mettre les pieds dans le plat et parler de pêche! Les pêcheurs aux coups connaissent bien la technique, mais avouons le, peu sont capables de tenir une partie à la « Bolo », tant cette pratique est physique et demande de la technicité!
Pour rappel, la Bolo est une pêche au coup, des poissons blancs. Elle est utilisée pour la pêche en rivière à longue distance, quand l’anglaise devient inefficace. La pêche se réalise debout, la canne toujours en hauteur et le plus souvent placée un quart amont. Ce sont les Italiens qui ont démocratisé cette pratique, et restent les maîtres en Europe!
Dans la pratique…
Généralement, on utilisera des cannes de 5 à 8 mètres, avec un moulinet de taille 3 000 rempli d’un nylon de 16 à 22%.
Le bas de ligne de 25 à 45cm dépendra de la force du courant. Les flotteurs trapus pèsent entre 5 et 10 grammes et doivent tenir dans le courant. Concernant la plombée, elle dépendra essentiellement de l’espèce recherchée. Pour les pêches du barbeau en fleuve comme dans le Rhône, j’affectionne les plombées lourdes avec olivettes italienne et gros plomb du N° 2 à 4. L’emploi d’un micro émerillon baril est obligatoire si on ne veut pas voir son BDL vriller et créer des nœuds sur la ligne. Pour les pêches plus fines en eau claire, j’ai une préférence pour les plombées dégressives de type « Sempé ».
Les cannes de 7 mètres avec moulinet pèsent un certains poids, et donc la pratique est réservée à des pêcheurs assez sportifs. La réussite de cette pêche réside dans deux éléments: l’amorçage, et la gestuelle (la tenue de canne, le blocage de ligne et l’accompagnement de dérive)
L’amorçage doit être conséquent, nutritif, et contenir un minimum de terre! Il est conseillé d’ajouter des esches animales (asticots, gozzer ou morceau de ver de terre). Le pêcheur doit impérativement amorcer en aval de la coulé, soit 1 à 2 mètres en dessous du flotteur selon le courant.
Pour la tenue de canne: elle doit permettre au pêcheur de pouvoir bloquer la ligne de manière à faire décoller l’appât et l’accompagner sur l’amorçage. Généralement on jettera moitié amont, le temps que la ligne se mette en position, puis on tiendra la canne un quart amont, pour le début du blocage. Une fois l’esche décollée, il restera l’accompagnement de la ligne, en ayant à l’idée que l’appât doit dériver le plus naturellement possible.
Avec l’abaissement des température et donc l’éclaircissement de l’eau, la pêche à la bolognaise est tout indiquée sur des poissons timides en hiver.