Le département du Gard compte un peu plus de 3 000 km de rivières de seconde catégorie. Un espace vaste qui permet aux passionnés d’alterner les secteurs et les techniques. Nous commencerons notre prospection automnale du Gard en commençant par l’Ouest du département et notamment le bassin-versant du Vidourle.
Le Vidourle
C’est certainement la rivière (fleuve côtier) qui abrite la plus grosse population de brochet du département. Les premiers poissons se trouvent en aval de Sauve sur le secteur du camping de Bagard. La pêche n’y est pas accessible depuis le bord et seul le float tube vous permettra d’aller pêcher sous les jardins. Vous pouvez rencontrer de beaux spécimens, mais au vu de la taille du milieu, les poissons restent assez modestes. La pêche aux leurres métalliques fonctionne assez bien sur cette partie. Plus en aval du côté de Rauret jusqu’à Vic-le-Fesq vous pouvez espérer piquer de gros bécard, et pourquoi pas en top water. Malgré la largeur du milieu, beaucoup de secteurs ont une hauteur d’eau faible, et la pêche au stick bait est tout indiquée. Cela me rappelle une journée de pêche exceptionnelle au-dessus du pont plat de Vic jusqu’au tremplin, ou nous avions piqué pas moins de 18 bécards ce jour-là. Certes, tous n’étaient pas des records, mais toucher autant de poissons sur 300 mètres cela n’arrive pas tous les jours ! Cela montre aussi la qualité de ce fleuve, qui par ses résurgences, en fait un lieu privilégié pour maitre esox. Plus en aval à partir de Sommières, c’est en float ou en barque que vous pourrez atteindre les secteurs peu exploités. Le fleuve abrite de beaux poissons, mais aussi de beaux herbiers, bois morts et autres nénuphars. La pêche en spinner, au chatter ou en texan est conseillée. Garder à l’esprit, qu’avec des bois morts présents en nombre dans le lit de la rivière, il vous faudra une canne et des montages solides pour extraire rapidement vos prises.
Pour la pêche au coup le secteur de Sauve est un « hot spot » de la pêche du Chevesne. Facile à pêcher à la grande canne, c’est à rôder qu’il sera le plus palpitant à prospecter. Ce secteur répond bien aux fruits en été (cerises et trèfles) mais également simple à pêcher à l’asticot, à condition de ne pas utiliser trop d’amorce qui risque d’attirer les milliers de vairons présents sur le site. Le Vidourle est également réputé pour ses nombreuses tanches qui s’y plaisent bien. La pêche se fera alors au ver de ter au feeder de préférence. Sur la partie aval de Sommières et jusqu’à Gallargues le Montueux, on peut y faire de belles bourriches de gros gardon. Le Vidourle est un fleuve qui répond plutôt bien à la graine, notamment le chènevis tout juste en germe. La pêche se fait beaucoup au rappel de graine, une fois le tapis de farine placé. Dans Sauve et dans Quissac, vous pouvez également traquer les chevesnes au stick bait qui répondent plutôt bien.
Le Crieulon au barrage de la Rouvière
Ce barrage accueille une très jolie population de carnassier et notamment de gros brochet. L’accès a été facilité par les récents travaux réalisés par la Fédération de Pêche du Gard au niveau de la partie nord du barrage (par Logrian). La pêche en float tube reste interdite, mais le barrage permet de pêcher la majorité des postes depuis la rive gauche. La reproduction des cyprinidés des carassins et des carpes en particulier, en font un coin très fourni pour la pêche du brochet. Mais c’est aussi un secteur fantastique pour une pêche facile en famille au feeder. La densité de poissons est telle qu’il est préférable de pêcher à une seule canne. La pêche au feeder à l’asticot permet de faire beaucoup de poissons, et ce, tout au long de l’année.
Le Vistre
Le Vistre, qui arrive de Nîmes pour se jeter dans le canal du Rhône à Sète, n’est pas connu comme étant un haut lieu de la pêche du brochet, et pourtant… Sur le secteur du Cailar, l’AAPPMA de petite Camargue, a réalisé depuis une décennie, de nombreux alevinages en brochets, et visiblement, ils s’y portent bien. La pêche y est compliquée, puisque tous les postes ne sont pas accessibles depuis les berges. Optez pour une pêche lente à l’aide d’un montage texan. Attention toutefois aux « moustaches » bien présentes sur l’aval du village. Pour la pêche au coup, plus en aval à proximité du Pont des Touradons, vous pourrez vous essayer à la traque du muge au pain chaillou, et/ou à l’asticot. Ce poisson très méfiant, remonte du Grau du Roi, et il est bien présent sur le secteur. La pêche se fera essentiellement entre deux eaux, avec des bas de ligne assez puissants et des flotteurs d’au moins 1 gramme. Le courant pouvant être soutenu.
Les lacs de Vergèze
Bien connu des carpistes et des pêcheurs de black-bass, le grand étang abrite une jolie population de brochets. La pêche peut s’y pratiquer depuis le bord en faisant attention de respecter les autres pêcheurs (zone carpe de nuit). Mais c’est en float tube que vous serez le plus à l’aise pour traquer les carnassiers, le long des bois morts. Pour la pêche au coup, c’est surtout la pêche du gardon/rotengle qui est la plus pratiquée. Généralement, le pêcheur essayera de se tenir à proximité d’un gros herbier, bien présent sur la nouvelle partie du lac, moins profonde.